Nouveau cheval pour ce mois-ci. Cette fois, j’ai entendu des choses plutôt étonnantes à son propos pour ne pas dire incroyables. La patience sera ma seule arme. Aussi, pour le prendre aucun risque j’ai demandé à le rencontrer au pré. Je passe la porte du pré, pose ma boite de pansage et me dirige vers l’équidé facilement repérable par sa robe grise pommelée.

Ave De Mal Agüero relève la tête et m’observe venir à lui. Salut toi ! Je t’ai en charge un petit moment, je suis sûre que toi et moi pouvons être copains ! Je caresse en prononçant ses mots pour lui passer délicatement le licol. Très bien mon grand ! Tu vas voir, aujourd’hui on va tout faire en douceur. J’attrape la longe sous le licol et entraîne l’entier avec moi à la porte de la prairie.

Cependant, pensant sans doute que j’ai l’intention de le ramener aux écuries, je sens une baisse de motivation. Arrivés à destination je passe la longe par-dessus l’encolure et ouvre ma boite tout en gardant la corde dans une main. Je m’empare de l’étrille mais je ravise vite lorsqu’il m’est possible d’observer le corps l’entier dans son ensemble. Des cicatrises. Partout ! Surprise mais aussi très frustrée je décide de passer directement à l’étape brosse douce de façon à ne pas irriter davantage sa peau. Sensibilité ? Nope, je ne crois pas. On ne m’a pas menti, aucune exagération non plus ; Ce cheval doit bel et bien se jeter dans les murs. J’en ai des frissons en imaginant la scène puis commence mon travail. Je vais commencer par l’encolure et redescendre. NYAA ! Je peux trouver ici une concentration impressionnante d’anciennes –et récentes d’ailleurs- blessures. Je constate au passage quelques saignements. Finalement, je vais devoir changer de plan.

Comme je disais plus haut, je commence mon travail à l’épaule. Mes légers coups de brosses sont comparables à ceux d’un pinceau. Heureusement pour moi, le poil est déjà soyeux et peu de saletés se sont incrustées à l’intérieur. Seule une fine couche de poussière. Je double de vigilance sur les parties où la peau est à découvert et reste méticuleuse. Me voilà à présent descendue jusqu’à la croupe qui semble épargnée. Les deux flancs terminés, il est temps pour moi de passer aux membres. Ce qui à mon avis de va pas être une mince affaire. Les blessures sont si nombreuses qu’on ne peut les compter. Je me pince inconsciemment les lèvres. Pauvre Loulou .. Tout cela à l’air guérit heureusement. T’en fais pas, je ne vais pas te faire de mal. Ces entailles sont propres mais tout juste soignées. Je les évite avec ma brosse et fais ainsi les antérieurs et postérieurs. Le pure race espagnol semble content que l’on s’occupe de lui, il ne bouge pas d’un dragibus.

Au tour de l’encolure. J’agis de la même façon que pour les membres avec toutefois plus de prudence encore. Une fois tout cela terminé je m’arme de désinfectant que j’applique à l’aide d’un coton sur les blessures saignantes. Je surveille attentivement Ave d’un œil. Il trésaille simplement. Soit il est vraiment adorable plus se laisser faire ainsi, soit il a mal mais s’en fiche. Lààà, brave garçon ! T’es sacrément courageux toi dis ! Ensuite je masse chaque cicatrice avec de la crème hydratante pour faire diminuer les croutes et plus tard favoriser la repousse du poil. Je soupire ; Ce cheval vient d’utiliser l’intégralité du tube pour lui seul en quelques heures. Je ne peux cependant lui en vouloir. Traumatisé au point de se blesser de la sorte, ce cheval a vraiment un lourd passé. Je cure rapidement chaque pied et le libère tranquillement du licol après lui avoir cédé une friandise à la pomme. A la prochaine mon grand !