La sortie des écuries s'est faite sans encombre mais dés qu'il a senti l'air frais, Monarque a commencé à me faire comprendre qu'il fallait aller vite... très vite au pré. L'étalon me bouscule et se met à accélérer l'allure. Je traîne lamentablement derrière. Inutile de dire que retenir un étalon de + d'un mètre 60 est une perte de temps et d'énergie sans nom... Je suis à deux doigts de lâcher la longe mais je vois le parking quelques mètres plus bas. Trop dangereux, si l'étalon décide de filer par là bas, il risque de se blesser.

- MONARQUE STOP !

Mon cri ressemblait plus à quelque chose comme un cri d'un oiseau malade ou d'un coq qu'on égorge, je ne sais pas trop mais cela semble marcher. L'étalon se stoppe presque instantanément, me propulsant en avant au passage. Je me redresse, rejette une mèche de cheveux en arrière comme si rien ne venait de se passer.

- Ne me dis pas que c'est comme ça qu'il faut communiquer avec toi ? En criant ? C'est pas mon truc, faudra qu'on trouve une autre solution mon pote.

On arrive devant le pré. L'étalon piaffe d'impatience. Je ne parviens presque pas à ouvrir tellement il gigote. Mais cette fois ce n'est en rien pour me déstabiliser, il est juste ravi de retourner voir les copains. Je souris, on trouvera peut-être moyen de s'entendre.
Je rentre dans le pré. En fait non, Monarque entre dans le pré et je suis, bêtement raccrochée au licol. Qui promène qui...
Il se tourne vers moi.

- Ah bin tiens, t'as besoin de moi maintenant.

Je lui retire son licol et j'ai l'idée lumineuse de m'éloigner. L'étalon part, lançant un monumental coup de cul. Il fonce au triple galop droit devant lui. Je soupire et sors du pré. Je regarde ma montre. 10h. Je viens de passer 1h30 à panser un cheval et je suis épuisée... La suite promet d'être sportive avec ce beau noir !