J'avais mené Raspoutine jusqu'aux paddocks. Fidèle à ce qu'il m'avait montré au box, en main aussi, ce cheval était un amour. Il n'avait pas bougé, se contentant de regarder autour de lui. Pourtant, il me jeta un curieux regard quand je l'emmenai dans le paddock et détachai la longe. Pourtant, tous les chevaux aimaient être dans un pré pour se défouler, non ? Je sortis du paddock.
Décidant de dessiner un peu, je sortis de mon sac à dos mon carnet de dessins, un crayon, une gomme et mon appareil photo. Je regardai ensuite Raspoutine qui se défoulait un peu, tout en jetant de fréquents coups d’œil vers moi, comme par peur que je m'envole. Je pris une série de photos de ses cabrioles.
Quand j'en eus suffisamment de réussies, je m'assis, dos à la clôture. Je n'étais pas forte en dessin, et pour obtenir quelque chose de potable, il me fallait un modèle. Je choisis l'une des photos les plus réussies et commençai à dessiner. Au bout d'un moment, Raspoutine se plaça dans mon dos, comme pour regarder mon dessin, qui commençait à ressembler à quelque chose. Quand …
Un gros filet de bave atterrit sur mon dessin ! Je levai la tête pour regarder celle du cheval, rangeai rapidement le crayon, la gomme et l’appareil. Je contemplai le dessin, dont les traits au crayon – c’est le cas de le dire – bavaient, puis le montrai à Raspoutine.
J’étais plus amusée que réellement en colère, et la grosse tête s’appuya contre moi. Je pris l’encolure dans mes bras, puis grattai les joues, remontai vers oreilles et descendis vers le garrot. Là, je m’arrêtai et lui demandai :
Logiquement, je n’eus aucune réponse, seules les oreilles se tournèrent vers moi.
Je me dirigeai alors vers l’écurie d’extérieur.

Je revins quelques minutes plus tard, ma boîte à la main. Raspoutine s’était rapproché de la clôture la plus proche d’autres chevaux. Quand j’approchai, il arriva au galop vers moi. Il n’aime pas être seul, lui ! J’entrai dans le paddock et posai ma boîte à terre. Il se frotta contre moi, me forçant à reculer. Je le caressai. Visiblement, ça le rendait très heureux que je sois revenue.
Je décidai de tester de voir si je pouvais le panser sans l’attacher.
Je commençai avec l’étrille. Ce cheval adorait le pansage ! Au fur et à mesure, je décollais les saletés, aales poussières et les poils morts, que je retirai par galettes. Au bout d’un moment, j’avais un tas de poils conséquent. Je rangeai l’étrille. Raspoutine ne trouva rien de mieux à faire que de renifler le tas de poils et à shooter dedans.
Je ramassai les poils éparpillés par le beau bai. Je n’étais pas énervée mais amusée parce qu’il éternuait à avoir reniflé ses poils.
Ensuite, je passai au bouchon. Dans un nuage de poussière, je passai le bouchon un peu partout. Il ne bougeait pas, malgré qu’il ne fût toujours pas attaché. Enfin, je le brossai avec la brosse douce. Il aimait vraiment ça, mais moi je commençais à fatiguer. J’arrêtai alors de passer la brosse douce au profit de la brosse à crins. Je commençai par le toupet et je descendis vers le garrot, démêlant les crins peu à peu.
Ensuite, je m’attaquai à la queue, mais alors, là, il me regarda furieusement, comme je n’aurai jamais imaginé qu’il le fasse. Je reculai et rangeai la brosse dans ma boîte. Je la fermai, décidant de curer au box. Je lui rattachai la longe, pris ma boîte et rentrai au box.