WAITING OUT IN THE WINTER
PV OPALINE

Will my soul have one day the privilege of the redemption ?

Je venais de passer l'après-midi dans un café de la vie pas loin de l'Elevage. A vrai dire, c'est même la première fois depuis mon arrivée ici. J'ai peur ? Non, je n'ai peur de rien bien sûr. Mais disons que l'idée d'être à nouveau interpellé ne m'enchante pas plus quand ça. J'ai déjà donné dans ce genre d'émotions fortes et bien que je suis particulièrement attaché à ma dose régulière d'adrénaline, je n'ai pas la tête à faire une nouvelle course-poursuite avec les flics. Un autre jour peut-être ?

Je suis tout occupé à examiner les passants à la recherche d'un potentiel flic en civil que je ne remarque la fille qui me fonce dessus que lorsqu'elle me percute. Surpris, je la repousse violemment, si bien qu'elle finit les fesses sur le bitume. Je la fixe quelques instants, en proie à un horrible dilemme intérieur : Dois-je me barrer en courant avant que les flics ne rappliquent pour coups et blessures ou faire comme si je n'avais pas fait exprès pour ne pas attirer l'attention ? Cela signifierait l'aider (ce dont je n'ai absolument aucune envie) mais quitte à lui adresser deux mots, je préfère passer inaperçu. Je lance donc vaguement un :

« Hum. Désolé ? »

A vrai dire, je ne suis pas très sûr de moi et à raison : ça doit bien être la première fois de ma vie que je m'excuse. Je remarque alors qu'il s'agit d'une jeune fille au chevaux bleus, les yeux verts, la vingtaine qui me regarde comme si elle attendait une réponse. Ah ? C'est donc elle qui a dit pardon tout à l'heure ?

« Bah, c'est pas grave. Fais gaffe c'est tout. »

Maintenant que je la fixe, je remarque qu'elle est assez jolie dans son genre. Je ne me suis jamais intéressé aux filles mais il m'arrive de reconnaître que certaines sont belles. Comme celle-là. Je remarque alors, juste derrière elle, deux mecs qui nous fixent étrangement. Je ne saurais pas dire si c'est de la jalousie ou de la rage dans leurs yeux mais une chose est sûre : ils veulent la fille, et pas forcément pour lui dire des politesses. Ce sera sûrement l'unique fois dans ma vie ou je ferais quelque chose de gentil, néanmoins, je tends la main à la jeune femme pour l'aider à se lever et lui lance :

« Mais c'est aussi de ma faute. Allez viens, je t'offre une bière pour me faire pardonner. »

Moi m'excuser ? Oui je sais ça fait bizarre ! Mais il faut absolument qu'elle accepte mon offre. Après tout, j'aurais sûrement besoin de gens comme elle pour prêcher en ma faveur quand les flics me retrouveront et tenteront de me faire diagnostiquer "instable et dangereux" (bien que ce soit déjà le cas). Je jette un nouveau coup d'oeil aux deux mecs puis à la fille et me dis que ce n'est peut-être pas le genre à accepter de boire une bière avec le premier skinhead venu. Je modifie donc mon offre pour faire un peu plus classe :

« Ou un café si tu veux. »

WAITING OUT IN THE WINTER
PV SHY

We are the ones that bring disaster
With hell above and heaven below
We are the ones who don't obey the master
The blood that flows will be never enough.

À peine elle s'excuse qu'elle se retrouve le cul par terre. Allons bon, encore tombée sur un beau salopard ? « Anna, tu fais fort décidément. » se dit-elle. Il y a à peine quelques jours, elle s'était retrouvée harcelée par un mec bourré et sans manières dans la rue. Mais ses New Rock eurent raison du vicieux, qui se les ai prises entre les jambes. Elle espérait pour celui-là qu'il n'irait pas assez loin pour connaitre le même sort. Elle lui lance un regard noir à sa petite réplique innocente, ainsi qu'un petit grognement.

Soudain, elle sent un regard sur elle, derrière elle. Elle se retourne, et aperçoit deux gars qui la regarde bizarrement. Enfin, les regarde. Jalousie ? Non. Celui à gauche est le malheureux qui a fait connaissance avec la puissance des grosses chaussures de dingue. Malheur. Aujourd'hui, Anna à juste ses Vans. Le gars qui l'a faite tomber parle de nouveau. Elle se retourne à moitié, le regarde du coin de l’œil. Il a pas l'air trop méchant, trop abruti ni pervers. Il lui tend la main. Elle le regarde, à moitié dupe.

« Laisse moi régler quelque chose avant. »

Elle prend la main du gars et se lève. Elle époussette un peu ses habits, remet sa besace en place.

« Deux secondes. »

Anna se retourne, va vers les deux énergumènes. Le plus têtu, qui a fait son baptême d'entre-jambes, sourit d'une manière malsaine en la voyant arriver.

« Alors ma belle, nos chemins se recroisent ? » fit-il.
« J'espère que c'est la dernière fois. »
« Ouh, je vois que t'es pas de meilleure humeur que l'autre jour ! Essaye juste de mettre autre chose que ton pied entre mes jambes aujourd'hui, d'accord ? »

Son copain rigole.

« Genre... Ma main dans ta gueule ? »
« J'aurais pas aimé ! » dit l'autre entre deux éclats de rire.

L'autre idiot est estomaqué. Apparemment, la réplique de "madame cheveux bleus" à fait mouche. Elle sourit, fière d'elle.

« Je vous laisse ; à jamais. »

Elle se retourne et commence à partir, mais il y en un qui n'est pas d'accord. Il la rattrape et la prend de force contre lui. Anna lève brutalement son bras qui se retrouve... dans la face de son agresseur. Sous sa force qu'elle cache très bien, il tombe par terre, abasourdi. Son ami détalle comme un lapin. Il tente de se relever mais Anna appuie son pied sur la cage thoracique de monsieur le chieur, qui reste bloqué. Elle lui donne un petit coup dans le menton et lui murmure un « Dégage. » auquel il s'empresse d'obéir en grognant quand elle se recule et enlève son pied.

Elle le regarde partir, puis revient vers le gars qui est encore devant la boutique de guitares. Elle lui sourit doucement, c'est pas vraiment son truc.

« C'est bon. »

Elle n'ose même pas imaginer sa réaction, d'ailleurs. Alors elle attend.

WAITING OUT IN THE WINTER
PV OPALINE

Lately, I've been, I've been losing sleep
Dreaming about the things that we could be
But baby, I've been, I've been praying hard,
Said, no more counting dollars
We'll be counting stars

Ce serait mentir que de dire que cette fille ne me fait pas planer. Elle me plait bien ! Comment ça je suis sensé être gay ? Oh mais je ne suis ABOLUMENT PAS intéressé. Disons juste que ce n'est pas tous les jours qu'on croise une bleue (bah oui une blonde, une brune, une bleue, non ?) qui dégaine ses poings pour remettre en place ceux qui la regarde de travers. En plus elle est plutôt bien fringuée dans le style destroy. Style que j'affectionne particulièrement d'ailleurs bien que je sois exceptionnellement habillé comme une personne normale aujourd'hui avec seulement un jean griffé, un tee-shirt de Slipknot et une veste en cuir.

Elle finit par revenir vers moi, un petit sourire provocateur aux lèvres, pour accepter mon offre. Je me permet un de ces demi-sourires que j'adore car les gens ne savent jamais comment l'interpréter. Quoi qu'on ne sait pas de quoi est capable la bleue. Je profite de l'occasion avant qu'elle ne change d'avis et lui tend mon bras en grand gentleman que je ne suis pas pour la guider vers le café le plus proche.

« Très belle prestation au fait ! »

Je lui lance un nouveau demi-sourire puis commence à marcher vers le café que j'ai repéré au bout de la rue. Une fois arrivés là-bas, je m'avance vers une table et va pour m'asseoir lorsque j'aperçois un mec canon un peu plus loin. Style un peu gothique, avec des cheveux noir corbeau et des yeux bleu pâle. Il est juste magnifique.

« Vous êtes deux ? »

La voix du serveur me ramène à la réalité. Je le détaille mais il n'est pas immensément beau, juste banal. Les mecs banals ne méritent même pas mon attention. Je jette un dernier regard au mec magnifique de l'autre côté du café puis me demande si j'arriverais à draguer une fille. Après toutes ses années à m'intéresser aux mecs, aller savoir ce que ça donnerait ? Je tire donc galamment sa chaise à la jeune femme qui m'accompagne :

« Après toi. »

Je m'assoie en face d'elle et me rappelle alors la présence du serveur banal qui attend toujours notre réponse. Je passe alors ma commande, en remarquant par la même occasion que je ne :

« Café pour moi. Et pour toi la bleue ? »

WAITING OUT IN THE WINTER
PV SHY

Dead visions in your name
Dead fingers in my veins

Il réagit bien mieux que ce qu'elle pensait. Son sourire s'agrandi. Il a l'air cool, ce gars. Mais entre avoir l'air et être... Tant pis, se méfier ne rime à rien, du moins pas grand chose. Elle prend son bras, souriante. Ça faisait longtemps.

« Merci ! »

Elle se laisse entrainer dans un café par le brun, qui a un t-shirt Slipknot. Intéressant, ça. Ils semblent tous les deux intéressés par un mec à l'autre bout du café, du genre gothique. Il est gay ? Roh, peut importe ! C'est pas comme si Anna allait sortir avec. Du moins, elle sait pas trop. Il est sympa, il a l'air d'aimer la bonne musique, il lui plait bien. Mais de là à penser direct à cette extrémité de relation... C'est pas son genre. Et puis s'il est gay ! Enfin. Un serveur vient nous voir, mon voisin n'y prête que très peu attention. Je lui mets un petit coup de coude qu'il ne semble pas sentir tellement il était minime. Elle ne veut pas le casser, tout de même ! Elle sourit au serveur, espérant lui faire comprendre que son compagnon n'a pas l'air très... concentré.

Il lui recule une chaise et l'invite à s'assoir. Elle le regarde silencieusement, s’exécute. Il s'assoit à son tour et semble enfin remarquer le serveur ! Il passe donc commande, et appelle la jeune femme la bleue pour lui demander ce qu'elle veut. Drôle de nom, mais elle le comprend parfaitement et s'y fera sans doute. Elle esquisse un petit rire.

« Un chocolat chaud pour moi. »
« Très bien, je vous apporte ça. »

Le serveur s'incline, puis part. Elle le regarde partir, en profite pour mater un peu ce qu'il y a à l'autre bout du café. Elle se tourne de nouveau vers le brun en souriant.

« La bleue, carrément ? On me l'avait pas encore faite celle-là. »

D'habitude, c'était plutôt Stroumphette, Anna ou rien. Voire 'Na, pour les membres du groupe. Elle avait donc un quatrième surnom. Qui ne tarderait pas à changer, comme la couleur de ses cheveux, d'ailleurs.

« Si on se recroise faudra t'adapter, je change de couleur souvent. La prochaine, c'est rouge. »

WAITING OUT IN THE WINTER
PV OPALINE

I could lie, could lie, could lie
Everything that kills me makes me feel alive

Lorsque ma bleue commande un chocolat chaud, j'esquisse un nouveau demi-sourire. Tiens, depuis le temps que j'en parle, vous vous demandez sûrement à quoi ils ressemblent ! Disons que si je peux me permettre de les qualifier de "demis" c'est tout simplement parce que je ne prend la peine de soulever qu'une commissure de lèvre. Les deux, ce serait bien trop crevant et en plus, il faut l'avouer, ça aurait moins la classe !

A défaut d'avoir un homme beau, classe et viril à mater, je fixe ma colocataire de table qui elle part contre semble avoir matière à zyeuter. Je meurs d'envie de me retourner pour voir qui elle regarde avec temps d'instance mais c'est bien inutile. A moins qu'elle ne soit pas hétéro, elle mate forcément un des mecs assis là-bas. Et en temps que dragueur acharné je les ai déjà tous catalogués. Je mate peut-être le beau brun qui sait ?

Mais elle finit par me faire l'honneur de me sourire. En tout cas ça s'annonce bien pour moi, elle aime son surnom, mon humour et n'hésite pas à blaguer à son tour. Je la met à l'aise et ça se voit. Je lui sers un sourire charmeur et franc :

« Alors je t'appellerais la rouge, tout simplement ! »

J'attend un instant pour ne pas paraître trop bavard ou impatient avant de me lancer dans les compliments. Je suis presque sûr que ce n'est pas le style de fille qu'il faut complimenter sur le moins de ses faits et gestes mais je pense qu'une fille est une fille et puis un compliment n'a jamais fait de mal à personne :

« Une belle couleur le rouge. Un peu voyant mais je suis sûr que tu serais aussi belle en rouge qu'en bleue. »

Et ce n'est pas entièrement faux. Elle est belle, il faut l'avouer, et le sera sûrement avec les cheveux rouges. En fait, elle a presque toutes les qualités nécessaires à mon homme parfait ! Mais elle reste un peu trop féminine à mon goût. Pas assez de testostérone !

« Me donneras-tu ton nom ou je serais condamné à t'appeler ma bleue lorsque nos chemins se recroiseront ? »

WAITING OUT IN THE WINTER
PV SHY

This is a forced entry
This is the algometry
This is panophobic
Taken down brick by brick

Anna rit à sa remarque. Il a visiblement le chic pour trouver des surnoms, lui ! Elle se met à rire.

« La rouge ? Et bah... si tu veux ! »

Rire, ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait ça. Ce mec arriverait à la remettre dans le droit chemin ? Peut être. Tant on essayé et aucun n'a réussi. Il faut bien un premier à tout. Mais avant de dire ça, il faut d'abord réfléchir un peu. Elle fait quoi là, tout de suite ? Elle se fait draguer, entre guillemets. Et elle rentre dans son jeu. Bordel de merde. Et Jared dans tout ça ? Certes, il est mort. Mais la cause de ses troubles, c'est avant tout lui. Elle ne peut pas l'oublier, lui qui est en permanence dans ses pensées. D'ailleurs, elle y est actuellement aussi et réfléchit silencieusement, sans s'en rendre compte. Elle entend son voisin parler, perçoit que c'est une affirmation dans le ton de sa voix sans écouter, alors elle le regarde et lui sourit pour affirmer à son tour. En attendant, elle n'a pas la moindre idée de ce qu'il vient de dire, mais bon.

Anna le sent la regarder. Elle lui lance un petit regard espiègle à son tour. Pourvu qu'il ne pense pas à des choses tordues... il pourrait le regretter. Elle le détaille à son tour, comme il semble le faire. Grand, brun, cheveux un peu courts et un peu rasés sur les cotés, des yeux foncés. En y repensant bien, il pourrait être gay, en effet. Ou bi vu la façon dont il regarde la bleue. Elle dresse l'oreille, l'écoute.

« Anna-Sofia. Mais Anna - ou la bleue - suffiront. »

Le serveur leur apporte leurs commandes. Elle le remercie d'un mouvement de lèvres qui laisse deviner le mot « merci » et pose ses mains sur la tasse remplie à ras-bord de chocolat chaud. Elle le remue de la cuillère qui y trempait, regarde son voisin.

« Et moi, à qui ai-je l'honneur ? »

Elle continue de le regarder en buvant une gorgée de son breuvage.

WAITING OUT IN THE WINTER
PV OPALINE

No matter what we breed
We still are made of greed

J'adore son rire tout simplement. Cela fait bien longtemps que je n'ai plus entendu quelqu'un rire comme ça pour moi, juste pour moi. D'ailleurs, ça fait longtemps que je n'ai pas entendu quelqu'un rire tout court. J'ai passé une année entière à fuir la police pour gagner du temps et que les preuves deviennent trop aléatoires, les pistes trop froides ... Une année entière à espérer qu'ils finiront par clore ce fichu dossier de meurtre. Je pense qu'aujourd'hui encore il n'est pas clos mais ici au moins je peux me montrer. L'élevage est plus que perdu dans la campagne et les gens de la ville ne semblent pas avoir la télé.

Son rire, qui continue de résonner alors qu'elle s'étonne du second surnom que je lui proposer, m'arrache un sourire. Oh mais pas un de mes fameux demi-sourires. Non, un vrai sourire. Celui qui transforme votre bouche en immense banane reliant vos deux oreilles en vous changeant par la même occasion en smiley tropcontentwaaaahlavieesttropbelle!

Elle s'appelle Anna-Sophia. Pour être honnête je déteste : son nom dégouline de féminité. Non décidément je crois que je vais garder sa couleur de cheveux comme surnom. C'est simple, neutre et bien plus personnel. Alors que le serveur banal et un peu chic débarque avec nos boissons, elle me demande mon nom.

Lui dire ou ne pas lui dire ? Telle est la question ... Pour gagner du temps, je m'intéresse à mon café. Un café sérieux ! Mais qu'est ce qui m'a pris de prendre un café noir à cette heure de la journée. Je sais bien que ça fait classe mais c'est entre l'amer et le âpre et en plus je n'en bois que le matin. Enfin, je me vois mal mentir sur mon nom, bien qu'il y ai des chance pour qu'elle l'ai entendu au informations. Je choppe donc sa main qui tient son chocolat chaud et déclare solennellement en lui faisant un baise-main digne de cette tapette d'Orlando Bloom dans les Trois Mousquetaires :

« Shy Pâris Haven pour vous servir très chère ! »

Je lui fais un clin d'oeil et lui dit, sur le ton de la confidence, en me penchant un peu vers elle comme si les autres ne devaient pas l'entendre :

« Mais entre nous, vous pouvez m'appeler Shy, milady. »

Comment ça j'en fais des tonnes ? Peut-être mais le ridicule ne tue pas et je donnerais n'importe quoi pour l'entendre à nouveau rire.

WAITING OUT IN THE WINTER
PV SHY

I don’t wanna live, I don’t wanna breathe
'Les I feel you next to me
You take the pain I feel
Waking up to you never felt so real

Elle regarde le dénommé Shy faire son cirque de beau-parleur très exagéré, lui lance un regard inquiet. Elle se retient tant bien que mal de poser sa main sur le front de son voisin pour vérifier son état de santé, pour voir s'il n'a pas de fièvre qui causerait cette folie soudaine ou si c'était naturel ! Mais la dernière phrase fut celle de trop, et Anna commença à pouffer comme une grosse malade puis ne résista plus et partit dans un fou rire.

Ça faisait tellement de temps qu'elle n'avait pas rit comme ça ! Elle réussi à arrêter de rire comme une dérangée mentale - qu'elle est, par la présente - et regarda le mec en face d'elle.

« Mais... t'es con naturellement ou t'as des injections quotidiennes, des cours du soirs, autre chose ? »

Elle prend sa tête entre ses mains, se retient de rire encore. Elle a pas vraiment envie d'avoir l’être de rire à sa propre vanne. Qui était pourrie d'ailleurs.

WAITING OUT IN THE WINTER
PV OPALINE

Out of the light and into this time of demise
And there's a cross on the hill the holy image lies
I've opened my mind but this dream is still real

La remarque d'Anna m'étonne un peu. Carrément même. Moi "con" ? N'importe qu'elle personne me connaissant ne se risquerait pas à me traiter de la sorte mais la bleue ne me connait pas. D'ailleurs, c'est à se demander si ce n'est pas elle qui prend des injections quotidiennes parce que 5min après ma blague, elle continue de rire comme une baleine. Avec élégance et raffinement, cela va sans dire.

Je bois une longue gorgée de café pour me donner quelques instants pour l'observer et penser à ma réponse. Lorsque je repose mon café, je réunis mes mains, pose mon menton dessus et, un demi-sourire aux lèvres, je me contente de lui répondre :

« Je dirais plutôt classe et élégance naturelle, qu'en penses-tu ? Quoi que les injections quotidiennes n'y sont peut-être pas pour rien non plus. »

Je lui fais un clin d'oeil en souriant toujours à demi. Je lui aurais bien tiré la langue comme une adolescente pré-pubère qui n'a plus de répartie mais ça jurerait avec mon costume de gentleman. Et puis moi j'ai encore de la répartie !