Première rencontre
Nous arrivons au pré, Solace et moi. Bon, il fait un peu (non, beaucoup) le fier et se pavane devant moi, la tête haute, la queue en panache. The stallion. Mais comme inscrit sur sa fiche, pas de bousculades. C'est un très bon point. De toute façon, ses qualités semblent se compter sur les doigts de la main... Qui sait, peut être en cache-t-il pleins d'autres ? Hum, j'ai des doutes. Bref, nous sommes devant les prés et Solace commence à s'impacienter. Il piaffe, gonfle les naseaux. Je lui donne une petite caresse sur l'encolure pour lui dire '' C'est bon, on va y aller. '' mais c'est à peine s'il s'en rend compte. J'ouvre la porte et me prépare à lâcher la longe au cas ou môsieur se mettrai à partir tel une furie. Mais non, il reste sage, mais très très pressé. Je lui retire rapidement le licol en cuir et sors du pré en refermant la porte. C'est un étalon tout foufou qui part en ruades, sauts de moutons et pointes de vitesse. Il a de l'énergie le coco. Les deux chevaux déjà au pré relèvent la tête et accompagnent Solace dans sa course folle. Je les laisse s'amuser tranquillement entre eux. Pendant ce temps, je décide d'aller visiter l'élevage et de ranger mes valises, hsitoire de laisser quand même un peu de temps à Solace pour s'amuser.
Je reviens trois heures après. Solace a dû bien avoir le temps de se défouler, il faut que je le rentre maintenant. Je prends le licol en cuir et passe sous la barrière. L'étalon, comme s'il se doutait que j'allais venir, s'est mis tout au fond du pré, caché par ses deux acolytes. Je m'approche de la petite troupe l'air bien décidé. J'ai pas envie de devoir lui courir après. J'arrive devant lui et Solace part au petit trot, dans le sens inverse. Aparemment, lui, il a envie que je lui cours après. Il s'arrête cinq mètres plus loin et recommence à brouter. Je soupire. Je continue et après cinq échecs où môsieur me snobe royalement en partant au petit trot dès que j'arrive, je change de technique. Je ne vais pas m'amuser à lui courir après toute la journée, j'ai trop la flemme et de toute façon, il gagnerait. Non, je vais plutôt tenté la ruse. Je reste assez éloigné de lui et lui dis :
« Tu veux jouer à ça ? Et bah tu sais quoi, c'est moi qui vais gagner alors rêve pas trop ! »
Solace me regarde, les oreilles qui se balancent d'avant en arrière. Je ressors du pré et cours à l'écurie. Je prends un seau dans lequel je mets un peu de granulés (la nourriture idéal pour apater môsieur) et repars vers le pré. Je vais jouer la gourmandise, espérons que ça marche. Je reviens et rentre dans le pré, le seau en main. Lorsqu'ils le voient, les trois dadas foncent vers moi au trot. C'est tout de suite plus réactif. Je m'approche de Solace et donne deux poignées aux autres pour qu'ils me laissent tranquille. L'étalon s'approche et renifle le seau. Sans lui laisser le temps de réagir, je lui passe le licol mais l'Alkhal-Téké ne semble pas de cet avis et recule d'un coup sec. C'est confirmé, ce cheval est vraiment détestable. Je reviens à la charge, plus ou moins découragé. Je lui tends le seau mais il ne veut même pas manger et part au trot encore une fois. Dépité, je donne un coup de pied dans le seau et renverse son contenu. Solace part au galop, surpris de ma réaction. Faut que je me calme. Après deux tours de prés à fond, l'étalon reviens vers moi et se met à manger. Je m'approche avec le licol et là, oh grand miracle ! Môsieur semble décidé à rentrer et je lui passe le licol sans aucun problème.
« T'es vraiment débile, tu sais. Et encore, je reste poli... Alors pas de conneries la prochaine fois ! »
Je suis sûr qu'il l'a fait exprès. Y a pas d'autres explications. Ce cheval est un cas. Je ramasse le seau et sors avec Solace un peu devant. J'ouvre et referme la porte du pré avant de le ramener à l'écurie.