Objectif : pas de répétitions !
Taya & Abby -
CarrièreTaya m'accompagnait joyeusement à la carrière. Attentive à tout ce qu'elle voyait, la pouliche tentait de toucher avec son nez les clôtures, le sol, les cailloux, ... La longe était assez lâche et lui permettait de satisfaire sa curiosité. Je profitai d'un arrêt "arbre" pour lui enfiler le licol qu'elle remarqua à peine, trop occupée à décider si c'était possible d'arracher l'écorce. Le chemin était court mais on mit très longtemps à arriver aux carrières. Mademoiselle s'arrêtait à chaque nouveauté, henssait en découvrant chaque cheval qui regardait par la fenêtre de son boxe.
- Taya ! Viens, on doit travailler un peu !
Attirée par ma voix, elle bondit dans ma direction et je grattouillai son encolure. Elle remarqua alors l'étendue de sable devant nous. Je voyais dans sa posture qu'elle voulait aller voir ce que c'était mais qu'elle hésitait. Sa décision fut prise quand j'avançai.
Elle sautilla sur place en attendant que j'ouvre la porte de la carrière, et se précipita dedans avec un dérapage incontrôlé. Le temps que je referme la porte, elle éternuait à force de remuer le sable avec son petit sabot. Je jetai un regard circulaire dans la carrière.
Des cônes, des barres et des plots. De quoi faire des exercices variés !Taya voulut aller voir toutes ces nouvelles choses, mais ce n'était pas ce que je voulais. Il fallait garder l'attrait de la nouveauté pour pouvoir travailler. Je la dirigeai donc vers le centre de la carrière en tenant fermement la petite baie. Elle tournait et me suivait bien.
Je l'attachai à mon point de départ, le temps de préparer un petit parcours composé (
voir ici) :
- d'un départ entre deux cônes
- d'un slalom
- d'un petit "labyrinthe" de barres
- de trois barres d'affilée (à passer au trot)
- d'une petite croix (10 cm au milieu)
- d'une arrivée entre deux plots.
Le temps que j'installe tout, elle avait creusé des trous un peu partout dans le périmètre de la longe. Je la détachai et elle me suivit vers le début du parcours. Je m'arrêtai entre les cônes et elle fit de même, se demandant visiblement ce qu'il faudrait faire.
Je fis un pas pour démarrer et la poussai vers la droite du premier cône. Elle s'arrêta et le sentit. On finit ensuite le slalom sans s'arrêter. Je lui donnai un bol de lait pour la récompenser. Elle faisait ça très bien ! La suite, c'est le parcours de barres. On entre, demi-tour à droite, demi-tour à gauche.
- Tu es douée !
Je tentai le départ au trot avant de sortir du passage de barres mais elle ne démarra pas et se cogna dans la première barre avant d'y arriver et de syncroniser ses foulées. Je continuai sur mon élan et courus vers la croix. Je la sautai mais pas la pouliche, qui freina brutalement. Je lâchai la longe pour ne pas l'emporter dans mon élan et je m'étalai par terre.
La pouliche me regarda, étonnée, tandis que je me relevai en retirant la sable de mes vêtements. La baie remarqua alors la bouteille de lait qui dépassait de mon sac renversé. Après avoir lentement enjambé l'obstacle, elle fouina dans mon sac en me regardant. Je lui servis un bol. Bah oui, elle avait passé l'obstacle, en fin de compte ! Sa bouille tachée de lait me fit sourire.
Je repris bien la longe et m'éloignai de l'obstacle. Je voulus la faire passer au trot, ce qu'elle fit. Je sautai par-dessus le plot pour lui laisser le milieu de la croix. Pour le bond qu'elle fit, j'aurais aussi bien pu lui mettre un oxer de 30 cm ! Je lui redonnai un bol de lait avant de l'attacher à la clôture.
Brosse en main, je m'attaquai en premier au sable qui recouvrait ses boulets, ses paturons et ses sabots. Elle avait tendance à les bouger, mais pas assez pour trop me gêner. Les quatre membres "déssablés", je m'attaquai à son dos et sa croupe. La pouliche était toute poussièreuse.
- On voit que tu n'as jamais été brossée, toi !
Elle regarda avec intérêt son pelage tout brilant.
- Ca change, hein !
Je lui tendis un bol de lait et décidai de refaire le parcours, mais dans l'autre sens. Après être passées entre les cônes, je la mis au petit trot pour sauter elle fit comme la deuxième fois : trop haut et trop long, mais au moins, elle ne passa pas au galop et garda un petit trot jusqu'après les barres. Je lui fis faire une transition au pas pour le parcours mais on en ressortit au trot pour le slalom ; et enfin un arrêt parfait entre les cônes. Elle regarda ma main avec gorumandise quand je la plongeai dans mon sac. Le bol de lait lui plût énormément et elle en eut deux.
Je fini par détacher sa longe pour la laisser gambader tandis que je rangeai le matériel. Enfin, on rentra pas tellement plus vite qu'à l'aller.